« Noirs, mulâtres et libres de couleur » au 18e siècle en France
Dans les dernières années du 17e siècle, s’appuyant sur l’Edit de Louis le Hutin, daté de 1315, qui soutenait le principe de mise en liberté de tout individu foulant le sol de France, plusieurs procès et affranchissements libèrent des esclaves du joug de leurs propriétaires. Ces cas fragilisent les colons qui ne manquaient pas de se faire accompagner de leurs serviteurs lorsqu’ils voyageaient. L’édit du 25 octobre 1716 règle ce problème juridique en spécifiant que si une personne mise en esclavage fait l’objet d’une déclaration, au départ de la colonie et en France dès son arrivée, et si sa venue est justifiée par son éducation religieuse ou son apprentissage, son statut servile lui sera conservé. Après 1738, la législation se durcit encore afin de contraindre les « maîtres » à renvoyer leurs serviteurs au terme de trois années ; des amendes leur sont imposées dans le cas contraire. Cependant, malgré ces mesures restrictives, le nombre de personnes mises en esclavage vivant en France ne cesse d’augmenter. Un recensement des « personnes de couleur », qu’elles soient libres ou réduites en esclavage, réalisé en 1777 porte le nombre de « noirs, mulâtres et gens de couleurs » à 5000 environ en France et à près de 700 à Nantes, dont 280 vivraient en esclavage. Les registres utilisés pour déclarer aux autorités les personnes mises en esclavage au moment de leur entrée sur le territoire français indiquent, après étude, qu’entre 1692 et 1793, 4 712 personnes esclavagisées vécurent à Nantes. Ce parcours thématique propose la découverte d’une sélection d’œuvres de la collection qui témoignent de la présence de ces hommes, femmes et enfants sur le territoire français.
Pour en savoir plus, consultez la visite virtuelle de l’exposition temporaire « L’Abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial (1707-1830) » présentée au Musée d’histoire de Nantes du 15 octobre 2021 au 19 juin 2022.
