Des collections en partage

En savoir +

Découvrez les collections exceptionnelles sur la traite atlantique et l’esclavage

detail.section.header

titre
Dominique Deurbroucq et un jeune garçon vivant en esclavage à Nantes
dénomination
Tableau

Identification

titre
Dominique Deurbroucq et un jeune garçon vivant en esclavage à Nantes
dénomination
Tableau
n° inventaire
2015.5.1
Domaine
peinture, mémoire de l'esclavage
Auteur(s)
Morlot, Pierre-Bernard - 1716 - Dijon - 1780 - Dijon (Peintre)
Datation
2e moitié du 18e siècle -
1753
dimensions
Hauteur : 162.6 cm (cadre)
Largeur : 131.1 cm (cadre)
Hauteur : 144.5 cm (châssis)
Largeur : 112.5 cm (châssis)
Profondeur : 7 cm (cadre + châssis)
Poids : 17 Kg (cadre + châssis)
matériaux et techniques
Huile (Huile), toile (Huile)

Contexte

description
Ce tableau et son pendant (portrait de Marguerite Deurbroucq, 2015.5.2) représentent, sur des toiles de grandes dimensions, chacun d’entre eux dans un environnement bien spécifique qui met en scène leur statut respectif et, par-dessus tout, leur réussite sociale fondée sur le commerce atlantique. Ces tableaux constituent la représentation exceptionnelle d’une réalité : la présence des Africains à Nantes. En dépit de l’importance du phénomène, ces deux tableaux sont à ce jour sans équivalent puisqu’aucune représentation de ce type, d’un Nantais avec une personne noire mise en esclavage, n’est identifiée en collection privée ou publique. Le jeune garçon présenté aux côtés de Domnique Deurbroucq s'inscrit parfaitement dans le cadre vestimentaire fixé par l'ordonnance du gouverneur de Guadeloupe datant du 4 juin 1720 interdisant le "luxe des esclaves". Bien que son costume soit cossu, il porte un sollier de servitude en argent, des créoles, et une livrée, c'est-à-dire un uniforme, obligation imposée par les ordonnances royales pour distinguer le statut et le rang d'appartenance de la famille. Sa jeunesse n'est pas sans rappeler que beaucoup de jeunes garçons, âgés souvent de moins d'une dizaine d'années, sont choisis pour servir dans les demeures car on les considère "malléables". En devant adulte, leur présence, parfois perçue comme peu rassurante, leur fait quitter le cadre domestique pour l'apprentissage. Ici, tout est mis en oeuvre par le peintre pour inscrire la relation entre Dominique Deurbroucq et l'enfant dans un rapport de domination évidente. Sa posture, son regard et le fait qu'il tienne dans les bras un petit chien, symbole de fidélité dans l'art occidental, accentuent immédiatement cette perception. On ne sait si Dominique Deurbroucq possédait réellement cet enfant, aucune déclaration n'ayant à ce jour été identifiée, ou si il apparaît comme un "motif" destiné à montrer sa réussite sociale et économique. Mais Dominique apparaît à plusieurs reprises, avant son mariage, comme propriétaire, avec son frère Simon, d'hommes mis en esclavage (à l'époque où les deux frères sont associés dans l'armement de l'Aimable Marie), dont Pierre La Fleur et Hector, "appelés" en 1733 et 1737, afin d'apprendre le métier de tonnelier. Enfin, on rencontre, dans son entourage, plusieurs autres personnes de statut servile. Ainsi en est-il de Polidor, originaire de Sierra Leone, arrivé à Nantes en 1748, à l'âge de six ans, pour être mis au service de Jean Deurbroucq. Ce dernier, tué lors d'un combat naval en 1762 alors qu'il était capitaine, le légua à son frère Simon, qui le plaça comme apprenti perruquier, avant de le renvoyer aux îles. A la date du tableau, Polidor aurait eu l'âge du jeune garçon, représenté par Pierre Bernard Morlot.
sujet representé
Dominique Deurbroucq est représenté au travail dans sa bibliothèque, dans un intérieur au mobilier et aux tentures cossus. Son métier d'armateur est évoqué par des ouvrages tel qu'une histoire de la mer, un dictionnaire d'économie et un dictionnaire de commerce. De plus, le pied de son bureau prend la forme d'un visage grotesque qui rappelle les mascarons évocateurs des continents et des voyages « au lointain » des façades des immeubles nantais du 18e siècle. Le tabac représenté sur la table est également là pour évoquer les produits des colonies. A la droite de Dominique, derrière la table, se tient un garçonnet mis en esclavage, en livrée, qui porte dans ses bras un chien, symbole de fidélité. On distingue un collier d’esclave à son cou et une boucle à son oreille. La représentation en livrée, avec le collier de servitude et les boucles s’inscrit dans la tradition de ce type de portrait.
cartel
DOMINIQUE DEURBROUCQ ET UN JEUNE GARÇON VIVANT EN ESCLAVAGE À NANTES
Les tableaux de Dominique Deurbroucq et de son épouse née Marguerite Sengstack, réalisés par Pierre-Bernard Morlot en 1753, sont exceptionnels par la représentation d’un homme et d’une femme vivant en esclavage à Nantes, figurant à leurs côtés. Si les modèles n’ont, à ce jour, pas encore été identifiés, ils témoignent de l’existence de personnes en état de servitude sur le sol français.
Pierre-Bernard Morlot
Huile sur toile
1753
mots-clés
Armateur / Négociant / Propriétaire de personne vivant en esclavage / Traite des êtres humains / Personne vivant en esclavage / Animal / Chien / Enfant / Tabac
Mots-clés (personne)
Deurbroucq, Dominique-René - 1715 - Nantes - 1784 - Nantes

En savoir plus

copyright notice
© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes