Les révolutions et l’esclavage (1789-1804)
Si, pour la plupart, les Nantais adhèrent avec enthousiasme aux principes de la Révolution française, les armateurs, négociants et propriétaires d’habitations coloniales voient d’un mauvais œil les propositions abolitionnistes. Ils craignent pour leur commerce et redoutent la fin du système esclavagiste tel qu’ils le pratiquent. Dans les colonies, la Révolution met en tension les différents groupes sociaux. C’est dans un contexte confus, opposant les colons indépendantistes et royalistes, qu’éclatent en 1791 les premières révoltes des esclaves à Saint-Domingue. C’est le début de la Révolution haïtienne. Devant les émeutes et les incendies, les colons partisans du maintien de la monarchie et de l’esclavage n’auront d’autre choix que de s’enfuir. Conséquence directe de la révolte des marrons et des personnes esclavagisées, ainsi que des « libres de couleur » qui veulent obtenir les droits pleins et entiers de la citoyenneté, l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue en 1793 puis dans l’ensemble des colonies françaises est déclarée le 4 février 1794. Une constitution est rédigée en 1801 par le Général Toussaint Louverture, proclamant la liberté de tout individu vivant dans l’île et témoignant de velléités d’indépendance. Cet espoir sera de courte durée : le Premier Consul qui veut reprendre possession de Saint-Domingue, y rétablit l’esclavage le 20 mai 1802. Vécue comme un véritable « retour en arrière », cette décision donnera l’élan à l’ultime vent de révolte des habitants : Saint-Domingue acquiert, dans la lutte, son indépendance le 1er janvier 1804. Ce parcours thématique propose de découvrir par une sélection d’œuvres de la collection, le rôle joué par les révolutions atlantiques dans l’histoire esclavagiste.
Pour en savoir plus, consultez la visite virtuelle de l’exposition temporaire « L’Abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial (1707-1830) » présentée au Musée d’histoire de Nantes du 15 octobre 2021 au 19 juin 2022.
