Des collections en partage

En savoir +

Découvrez les collections exceptionnelles sur la traite atlantique et l’esclavage

De la traite illégale à l’abolition de l’esclavage (1815-1848)

De la traite illégale à l’abolition de l’esclavage (1815-1848)

L’esclavage, rétabli par Bonaparte le 20 mai 1802 est de nouveau suspendu en raison des guerres napoléoniennes. Lors du Congrès de Vienne, Napoléon signe un décret daté du 29 mars 1815 ouvrant la période de ce qu’il est convenu d’appeler « la traite illégale ». On estime à 100 000 le nombre de personnes déportées à bord des navires français durant cette période. Nantes est redevenu, alors, comme il l’était au siècle précédent, le premier port de France dans ce négoce : entre 1818 et 1831, 308 navires y sont armés pour les côtes africaines. Pourtant, le 8 janvier 1817, une ordonnance de Louis XVIII interdit l’introduction d’esclaves dans les colonies françaises ; cette ordonnance est suivie d’une loi abolitionniste promulguée le 15 avril 1818. Des peines sont prononcées à l’égard des capitaines, les navires et cargaisons confisqués. Mais les armateurs ne sont pas pénalisés et le commerce esclavagiste se poursuit. Il faut attendre la loi promulguée par Louis-Philippe le 4 mars 1831 qui instaure de lourdes sanctions à l’égard des armateurs et des financiers pour amorcer un changement réel. Durant cette période, les combats menés dans les Antilles par les esclaves eux-mêmes notamment en Martinique, en Guadeloupe et à la Réunion, participent pleinement aux débats et luttes contre l’esclavage.

De manière tout à fait troublante, peu à peu le combat abolitionniste devient progressivement une justification à la colonisation du continent africain, dans lequel un esclavage lignager ancestral perdure. Or l’Afrique est de plus en plus perçue par les Européens comme une terre riche en ressources potentielles pour leurs industries. La lutte contre l’esclavage devient, dès-lors, à la fois une expiation et un devoir ; paradoxalement, le système change, mais les intérêts demeurent. Finalement, le décret du 27 avril 1848 adopté par le gouvernement à l’initiative de Victor Schoelcher abolit l’esclavage en France. Ce texte libère 248 500 hommes, femmes et enfants dans les colonies françaises et en métropole.

Ce parcours thématique lance quelques pistes, à la découverte d’une sélection d’œuvres de la collection qui témoignent de la traite illégale et de l’abolition de l’esclavage.

 

Pour en savoir plus, consultez la visite virtuelle de l’exposition temporaire « L’Abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial (1707-1830) » présentée au Musée d’histoire de Nantes du 15 octobre 2021 au 19 juin 2022.

 

Objets