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titre
BON TRAITant LIVERPOOL
dénomination
Anneau

Identification

titre
BON TRAITant LIVERPOOL
dénomination
Anneau
n° inventaire
2017.18.1
Domaine
commerce - économie - finances, mémoire de l'esclavage
Auteur(s)
Datation
2e moitié du 18e siècle -
1780 - 1785
dimensions
Diamètre : 9.2 cm (Diamètre : extérieur)
Diamètre : 7 cm (Diamètre : intérieur)
Hauteur : 1.8 cm
matériaux et techniques
ivoire (gravé)

Contexte

description
Les anneaux de traite en ivoire constituent aujourd’hui un des rares témoins matériels de l’organisation des échanges ayant cours sur les côtes africaines lors des campagnes de traite des navires européens. Leur usage précis reste à établir et suscite encore de nombreuses questions. S’agit-il de références ou plutôt de gages, de promesses de vente ou de reçus de vente ? L’historien David Richardson pense qu’il s’agit de références ou de reçus utilisés dans le cadre de vente d’esclaves à crédit lors des transactions sur les côtes africaines entre marchands africains et européens. Une autre hypothèse peut être émise à la lecture des documents du capitaine de Pierre-Ignace Lievain Van Astien (1733-1793), repris en partie dans l’ouvrage d’Henry-René d’Allemagne, sur la toile imprimée et les indiennes de traite : il pourrait également s'agir d’un bon, donné à celui qui organise la vente, comme forme d’engagement au paiement des coutumes. Dès que ce bon est donné, un « assortiment » de captifs est présenté au capitaine. Cependant, aucun ne peut être acquis avant que les coutumes ne soient réellement payées. Cet anneau est le premier découvert portant une inscription en français : « Bon TRAITant LIVERPOOL ». Liverpool pourrait ici faire référence au nom d’un navire. Le Liverpool est un vaisseau britannique construit en 1765 qui effectue quatre campagnes de traite entre 1780 et 1785. Au départ de la ville de Liverpool, le navire fait escale à Bonny, sur la côté de Calabar (actuel Nigeria) (non spécifié pour la campagne de 1780). Au cours de ces quatre campagnes il embarque au total 1672 captifs sur les côtes africaines. La vente des captifs s’effectue sur l’île de Tortola (archipel des Iles Vierge) pour la campagne de 1782 et en Jamaïque pour les autres. Six anneaux de traite de ce type sont actuellement connus et conservés dans des collections britanniques. Ils sont appelés en anglais « ivory trade token » : -Deux d’entre eux sont exposées dans le parcours permanent de l’International Slavery Museum de Liverpool (1961.57 et 4427M). Le premier porte l’inscription suivante 'Tom Buck of Grandy Bonny, an Honest Trader; he sold me 20 Slaves, Ship Liverpool'. Il est à noter qu’il fait lui aussi référence à un navire appelé Liverpool et à des échanges se situant à ‘Grandy Bonny’. -Un est conservé au musée de Londres. -Un autre est conservé au musée Wisbech and Fenland : collection Thomas Clarkson, TCCI 282. -Un autre provenant du Ghana est conservé au musée de Manchester. -Le dernier est en collection privée.
cartel
ANNEAU DE TRAITE EN IVOIRE PORTANT LA MENTION « BON TRAITANT DU LIVERPOOL »
Sur les côtes, un ensemble d’intermédiaires facilitent les échanges et jouent le rôle de traducteurs et de négociants. Des gages de confiance peuvent être donnés aux uns et aux autres, en guise de récompense comme en guise de reconnaissance de dette. Les relations commerciales sont donc complexes, les prix des captifs âprement négociés et les échanges établis afin d’organiser et de stabiliser un commerce fructueux pour l’ensemble des partenaires. Rapidement, une partie de la population de la côte qui échange avec les Européens, parle leurs langues et vit selon certains de leurs usages, ne tarde pas à être considérée comme « blanche » par les Africains de l’intérieur.
Bonny, Côte de Calabar (Nigeria)
1780-1785
mots-clés
Traite des êtres humains / Achat d'esclaves
lieu(x) représenté(s)
Côtes africaines / Afrique

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© Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes