Les Collections du Musée d'Histoire de Nantes

Anna Julia Cooper (1858-1964) est la première femme afro-américaine, née esclave, à soutenir à l’âge de 64 ans, une thèse de Doctorat en Sorbonne en 1924 « L’attitude de la France à l’égard de l’esclavage pendant la Révolution ». Dans son introduction, elle présente le courant anti-esclavagiste au 18e siècle en Amérique, en Angleterre et en France, les promoteurs de ce mouvement telle que la Société des Amis des Noirs, l’intensité de la traite à la veille de la Révolution française, l’enrichissement des ports par ce trafic ainsi que les conditions économiques et circonstances défavorables au processus d’émancipation. Le premier chapitre est consacré aux colonies françaises des Antilles et particulièrement Saint-Domingue au début de la Révolution, avec un état social des colonies, les intentions des colons représentés à l’Assemblée Constituante, les colons à Paris et leur action, le Club Massiac et la Société des Amis des Noirs ainsi que l’inquiétude des commerçants des ports négriers. Dans un second chapitre, elle présente les actions du Comité colonial de l’Assemblée Constituante, les conséquences de cette représentation, la position des Constituants vis-à-vis de la question des personnes vivant en esclavage, l’action de Barnave, porte-parole des propriétaires coloniaux, les décrets de 1790 et 1791 et leur impact à Saint-Domingue. En dernier lieu, Anna-Julia Cooper analyse les faits de la Révolution à Saint-Domingue, les révoltes, le rôle de Toussaint-Louverture, l’expédition du général Leclerc et l’indépendance de l’île. Son étude est agrémentée de pièces justificatives dont une lettre d’un habitant de Nantes du 21 novembre 1789. Document numérisé.